28 mai…

28 mai. La prairie est toute verte.
Le ciel est bleu et tu es là.
Depuis un jour. Quelque part.
Je ne te vois pas, car à cet instant là, le matin, je suis ailleurs.
Je suis plus vieux. Je suis déjà né.
Si j’étais une plante, je serais tournesol
et mon visage, lentement, se tournerait vers l’est.
Vers où tu es apparue la première fois.
Juste avant la fermeture des magasins,
pour ton anniversaire,
j’ai couru dans l’herbe fraîche.
Les pieds nus et les yeux ouverts grands.
Dans les nuages, au-dessus, il y avait une théière,
des gouttes de menthe
et quelques plumes
blanches.
Avant hier, tout était noir. Une obscurité totale.
J’avançais à tâtons, en cherchant ta chevelure dans l’air.
Je t’entendais rire pas loin.
Ce n’est qu’à l’heure du coucher
que j’ai réussi à trouver un morceau de tissu.
Un bout de ton foulard,
avec un papillon rouge dessus.
Dans trois jours, nous serons à nouveau au mois de mai.
Mais… il n’y a plus de prairie.
A la place, un grand trou
dans lequel ils ont construit
une résidence pour les touristes.

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Une réponse à 28 mai…

  1. Sophie dit :

    C’est beau…
    Et ça l’est d’autant plus qu’on a toujours autant d’émotion à lire ton texte après l’avoir entendu et partagé dimanche après-midi.
    C’est dit: je me lance aussi en espérant que tout le groupe jouera le jeu. Tant de styles, tant de richesses; tout ça avec quelques mots, quelques syllabes.
    Un petit miracle qu’il est bon de reproduire chaque mois 🙂

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