Equateur

« Suis-je une femme épanouie ? » Sabine s’interroge régulièrement, le plus souvent lorsqu’elle sort de son cours de fitness auquel elle s’obstine à aller pour tenir cette résolution de faire du sport qu’elle s’est fixée, une forme d’exigence vis-à-vis de son corps dont elle se demande si c’est un choix personnel ou dicté par son entourage. Evidemment elle pourrait rêver à mieux, se dit-elle en ce mois de novembre gris comme… comme un mois de novembre. « Et si j’étais restée en Equateur, là où j’ai passé mes premières années ? »

C’est l’image d’un papillon énorme et tacheté de rouge et d’ocre qui lui revient en mémoire. Souvenir direct ou qu’on lui a soufflé ? Elle ne saurait dire mais un chose reste évidente : cette phobie des papillons qui la fait sursauter et généralement même hurler, reconnaissons-le, dès lors qu’elle se promène dans un sentier de campagne ou de montagne. Elle était encore bébé et ses yeux de quelques mois s’écarquillaient face à l’immensité du ciel. Un ciel de novembre peut-être, mais un ciel d’Equateur d’un bleu intense. Le papillon s’était posé sur son visage, gigantesque, et l’avait terrorisée.

Quoi qu’il en soit, pensa-t-elle, elle ne regretterait jamais de n’avoir pas suivi la carrière d’entomologiste que son père lui souhaitait voir embrasser.

 

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