tu sais quel a pu être mon manque de courage …

J’étais dans mon lit, quand ta lettre est arrivée ce matin. Je ne sais pas trop comment. Car nous sommes dimanche & je suis au 7ème. étage. Septième ciel devrais-je dire. Oui, c’est sûr. Une lettre de toi, si attendue, depuis … toujours & qui n’arrivait jamais. Le bonheur tambourine dans ma tête & tout mon corps. Le printemps, je le sens, est là ; même si tout de suite c’est la pluie qui ruisselle sur les fenêtres du toit, comme des bulles de champagne dans l’arrondi de la coupe. Oui, le bonheur, je le sais, peut prendre des allures, des chemins si divers, si variés, si inattendus qu’il vous tombe dessus comme une giboulée dans un ciel de Pâques.

Tu es là, couchée sur ce papier que tu as eu entre les mains ; et avant que de le déchiffrer, je le respire profondément avec attention pour y retrouver ton parfum, ton émotion & notre amour.

Elle vient de loin cette lettre & j’ai la sensation qu’elle a mise 37 ans pour frapper à mon cœur, 37 ans de construction patiente, d’effort pour ne rien oublier, 37 ans de larmes & de désarroi. Et là, c’est sûr, elle est dans mes mains, attestant de la pérennité de notre amour.

Peu m’importe, ici & maintenant, d’où elle vient ; car ce qui compte seul, c’est qu’elle me vienne vraiment de toi, et que cette attente n’ait pas été vaine. Pas une seule fois, je n’avais imaginé qu’elle puisse l’être. Mais ma petite-fille, tu sais quel a pu être mon manque de courage dans le silence, l’absence & la solitude où nous étions chacun.

 

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