J’ai trop

– J’ai trop de matière. Beaucoup trop. 8 abécédaires. 4 papiers donnés. 4 papiers reçus. Je suis venu avec 2 idées en tête. Et elles se retrouvent en queue de peloton ! J’ai regardé un débat avec 2 animateurs et 4 invités. Je ne vais pas arriver à trier. Et on me donne 15 minutes pour écrire, quand j’en voulais moitié moins !…
– Bah c’est ça plains-toi. Sale riche ! Monsieur a trop et c’est triste. Il trie et pour lui c’en est trop. On lui fait l’amitié de petits papiers comme à l’âge doré du lycée en été, et il est chagrin. Capitaliste ! Peine-à-jouir !
– Mon Dieu ce que tu peux être dur. Trop de choix tue le choix, u le sais bien. Alors oui je suis censé m’adapter et laisser libre cours à mon imagination, mais…et puis moi je ne suis pas scout, je ne suis pas toujours prêt !
– Oh tu sais moi non plus va… Je serais d’ailleurs plutot chef des scouts en fait, vu que moi, les scouts, je les enc…
– Ne finis pas cette phrase ! Non mais ça ne va pas ?! Sérieusement… Quelle grossièreté !
– Hey oh tata yolande tu vas pas me faire la morale non plus. Toi qui es perdu dans cette forêt de mots, moi je jongle avec. Excuse-moi d’être drôle hein…
– Mais n’importe quoi. Tu confonds tout mon pauvre.
– Tu ne joues pas le jeu en plus. Tu te plains, tu dissèques, tu te débats, mais tu n’utilises rien de ce qu’on t’a donné. Un sans-papier t’aurait montré ce qu’il en aurait fait de ces petits cadeaux pliés. Tu es un égoïste. Non, pire : tu es fermé. Enfermé sur toi-même.
– Mais jene te permets pas !
– Je m’en fous.
– Et tu es qui toi d’ailleurs ?
– Je suis ton père, Jean-Luc.
– Papa ?
– Mais non abruti. Putain mais qu’il est con lui. Heureusement que je ne suis pas ton padré, je t’aurais déconnu fissa fissa à la maternité.
– Mais alors qui es-tu ? Ta silhouette me dit quelque chose…
– Ma silhouette ? C’est parce que je mange du bifidus, tête de noeud ! Non mais t’as du yaourt dans les neurones ma parole ! Mais tu sais très bien que je ne suis pas !… T’inquiète pas, dans quelques heures tu vas déboire, et tout rentrera dans l’ordre…

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