« une vague forme humaine »

« une vague forme humaine » – « plus besoin de chaussures » – « un passage se crée » – « une bonne partie de vacances »

« As-tu vu, Jean-Loup ? » « quoi ? Il n’y a rien à voir, ce matin, sur ce lac presque gelé » me répondit-il. L’écho de nos voix se mêlait aux cris rauques des canards secouant frénétiquement leurs plumes pour en faire tomber la fine couche de neige. « Si, regarde » dis-je en faisant virer d’un ample coup d’aviron notre chaloupe sur l’eau noire. « regarde là-bas. N’est-ce pas une vague forme humaine ? » En quelques coups de rames, je nous menais vers une ombre plus claire que l’eau, à quelques centimètres de la surface, une tache blanche la trouant. « Regarde, c’est une main & sa mitaine. » dit-il & le silence s’installa. Bêtement, je pensais : « plus besoin de chaussures ».

D’un coup de gaffe, Jean-Loup ramenait à la surface ce qui avait été une femme ; & ce qui devait être une bonne partie de vacances se transformait d’un coup en une rencontre brutale & inattendue avec un destin qui s’était noyé là. Volontairement ? Accidentellement ?

Un passage se crée d’un coup entre la vie & la mort. Passage secret où nous entrions par effraction, bateliers du Styx.

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