Ginette et l’inspecteur

Ginette peinait à monter les étages avec ses cabas. Ce n’est pas rien de monter 6 étages en colimaçon. Pas de bruit sur les paliers, si ce n’est le son des TSF. Malgré l’heure avancée, son voisin de palier, l’inspecteur, était encore entrain de travailler. La lumière filtrait sous la porte. La dernière fois qu’ils s’étaient croisés, il lui avait parlé d’une affaire sur laquelle il se cassait les dents, un gang de sauvages qui écumait l’arrondissement. Pour l’aider, il avait fait appel à son indic préféré, Dédé la fouine. Dédé devait être là car elle entendit des voix basses quand elle s’arrêta devant la porte.

Drôle de gars Dédé, le regard fuyant, la démarche furtive dans un corps de gringalet. Moi, se dit Ginette, je lui ferais pas confiance à ce Dédé. Il doit rencarder à droite et à gauche. Il se pourrait bien que ce soit lui qui tuyaute les sauvages pour qu’à chaque descente, l’inspecteur fasse choux blanc. C’est vrai, cela fait des mois que cela dure. A moins que l’inspecteur, ça l’arrange de traîner sur cette affaire. Ca l’occupe la journée, le soir. Pendant ce temps, il ne fait pas autre chose. C’était quand même plus chouette quand on prenait un petit apéro ensemble. Maintenant, je suis toute seule avec mon ricard, j’ai que les pigeons et la fumée des cheminées qui font un peu de vie devant ma fenêtre.

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