le ciel est vide …

Nef blanche, alignements verticaux, colonnade grise, ascension rythmée dans le silence du ciel, tabernacle rouge, protection divine, lumière salvatrice.
Voici les angelots qui mijotent leurs coups en douce. Eux savent bien que le ciel est vide. Ernesto, c’uit de droite, fait la gueule : « qu’est-ce que j’fous là ? » pense-t’il.
A voir tous ces cocotiers tendent leurs têtes au ciel, on pourrait croire qu’ils en attendent quelque-chose ; mais les paillotes dessous abritent des bacchanales.
Procession de chiures de mouches, chacune suit son destin, forcément aléatoire. Elles sont sans illusion. On marche pas dans la combine, disent-elles. Non.
Dans ce capharnaüm, les regards des enfants sont pour les choses d’ici & maintenant. Notre vie, elle n’est pas là-haut disent leurs yeux au raz des pavés. Les plus grands font semblant de peser le pour & le contre.
Ce bleu rond comme un œuf est une note d’espoir. Cependant, on comprend que ce col étroit, presque fermé, enserre les tiges minces pleine de vie pour un baiser de la mort.
Ma Madone, c’est pas Dieu possible, tu insistes aujourd’hui. Et cette larme qui glisse sur ta joue pourrait m’émouvoir.
Je préfère lever les voiles, & vogue le navire. Voilà l’air du large. Nous quittons ce port, & ses quais trop plein de misère & de mort.
Me voilà sur le bord du lit. Il est froid, & ce livre va me tomber des mains. Hooper, qu’as-tu dans l’âme à imaginer qu’il suffirait d’une femme.
Le port est là maintenant. Ma longue errance va connaître son terme. Je reviens dans les villes pleines de mourants croyants.
Reprendre l’escalier. Je n’aime pas les escaliers ; qu’on les monte ou descende, on est toujours floué.

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