Rouge – février 2013

Le ciel explose
Au-dessus de la ville
Depuis combien de temps
Est-ce que je cours ainsi ?
J’ai perdu le fil de ma mémoire immédiate
La rue est déserte
Comme le désert d’Antonioni
Face au soleil couchant
Les maisons de brique sont en feu
Essoufflée, les joues brûlantes
Je ralentis
Je marche maintenant
Soudain, sur le trottoir
Des cerises tombées d’un arbre
Ecrasées, piétinées par les passants
Comme des éclairs
Des images me reviennent
Les gouttes de sang sur le sol
Jaillies de ma lèvre fendue
Mes yeux meurtris, injectés
Gonflés par trop de larmes
Ces dernières semaines
J’ai ignoré les signaux d’alerte
De danger à venir
Je me suis laissée prendre dans ses filets
Séduite par les bouquets de rose
Les mots doux écrits sur des cœurs en carton
Et puis il a été trop tard
Le diable est entré dans ma maison
Et je ne l’ai pas reconnu
Lentement le piège s’est refermé
Et seule dans les rues
Je sais qu’aucun foyer ne me réchauffera

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