Solitude parisienne

Courir à la rencontre d’un métro qui s’arrête trop tôt, qu’on n’aura jamais le temps de prendre ou presque. Sauter sur le gong et plonger dans une foule dégoulinante de sueur, recouvrant after-shave et autres parfums si délicat que leur mélange les rend irrespirables. S’agglutiner à eux, pour ne pas tomber à chaque freinage brusque d’un chauffeur fou, annuellement Halloweenesque. Se sortir de la cohue pour y retourner, gravir les marches, se laisser pousser par l’escalator. L’air frais remplit à nouveau les poumons, mais la pluie frigorifiante vous pousse sous le porche des immeubles. Arriver au bureau, deux signes de tête et trois demi-sourires concédés pour une moitié de moins reçus sur l’éternité d’une journée harassante. Et puis on rentre et c’est le même manège des moules s’agglutinant à un rocher sur railles.

La porte se referme derrière vous et avec elle un soupir diluvien se pousse comme si vous aviez retenu votre respiration toute la journée. La chaleur d’un vieux pull, le moelleux d’un fauteuil et la douce brulure d’un whisky.

« Enfin seul ! »

L’as-tu vraiment attendu, cette solitude ou t’a-t-elle collé aux basques toute la journée ?

 

Jeune écriveur de pensées, transmutateur de rêves, jongleur funambulaire de mots (mais plus souvent mordeur de poussière avouons le...). Tout nouveau sous les toits, j'aimerai m'y nicher quelques temps.

Ce contenu a été publié dans Atelier au Long cours. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire