Le bateau

Enfin il réalisait son rêve, avoir un voilier et tenir la barre. Désormais de terre en terre, d’île en île il erre. Aller quelque part ne l’intéresse pas. Ce qu’il voulait avant tout c’était tenir la barre. Peu lui importe la destination. Chaque terre est un prétexte pour ne découvrir une autre. D’ailleurs il y va au hasard. D’un coup de barre surgit ou non une terre. Il aime être pris par l’immensité de la mer. Son silence ou sa rage. Il aime le bercement du bateau. Ce qui l’a surpris, qu’il n’avait pas imaginé, c’est ce sentiment de puissance qu’il a sur cette coque de noix. C’est lui qui dirige. D’une main sûre ou curieuse il s’éloigne des hommes ou s’en rapproche. Il frôle la terre ou la fuit. Quoiqu’il arrive il donne la direction. Il n’a pas peur du tonnerre, de la tempête, des longs silences. Il a cette illusion de dominer lamer parce qu’il dirige le bateau. Il choisit son chemin, il choisira sa mort. D’ailleurs plusieurs fois il a cru mourir dans une tempête. Mais il n’a pas eu peur. Il était là fièrement sur l’océan déchaîné et il dirigeait le bateau. Se réfugier dans une baie ou faire face aux éléments c’était un choix de vie. C’était lui qui tenait la barre.

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