Le Lion

Sur sa peau il sentait encore la marque de son corps.
Il ne savait plus s’il l’aimait mais il savait qu’il ne voulait pas de cette rupture.
L’habitude avait pris le pas sur l’amour lui semblait-il au point qu’il ne se posait plus la question de son amour. Elle était c’est tout. Eternelle. Toujours déjà là.
Leur face-à-face était juste une évidence. Pourquoi chercher une autre raison.
Etait-ce cela l’amour ? Ce n’est pas ce qu’il ressentait au début toujours inquiet de son absence. Le cœur battant quand elle arrivait. Basculant de la joie à la peur. Maintenant il avait cette certitude de son existence et cela lui suffisait. Cela faisait de lui un lion. Puissant. Tranquille.
C’était curieux d’ailleurs cette idée d’amour. C’était un sentiment inconfortable qui signait le manque pour lui. Il se sentait plein d’elle. Comment pouvait-il appeler cela ? Une autre forme d’amour ?
Quand elle lui avait dit qu’elle le quittait, il était resté un moment en suspends, sans émotion. Puis il avait senti dans son corps l’empreinte des choses brisées.
Il ne savait pas dire ce qui était cassé. Mais c’était comme un miroir brisé. Des milliers d’éclats qui renvoyaient la douleur. Un tout qui se désagrégeait en filaments coupants. Son cœur, son ventre saignaient, hurlaient leur douleur. Il était donc là cet amour le tenant éloigné de la souffrance. Il apparaissait en plein lumière détruisant ses appuis, rongeant sa tête. Il l’aimait. Maintenant il en était sûr. Il ne pouvait pas la laisser partir.

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