Promenons-nous dans les bois

Une vieille dame milliardaire était partie se promener en ce bel après-midi d’été pour aller pique-niquer, sous la pluie, près de l’étang. Elle était partie, joyeuse et guillerette, dans l’espoir fou de croiser escargots et grenouilles qu’elle prévoyait de ramasser pour son dîner, mais aussi rencontrer le crapaud qu’elle transformerait en prince…
Allant par monts et par vaux malgré son âge avancé, elle se retrouva dans une allée étroite et sombre, à l’abri des gouttes de pluie. Les grenouilles et les escargots, eux, à l’abri de ses yeux chasseurs et affamés. Aucun crapaud à l’horizon, non plus !
Au bout de l’allée, elle aperçut un jeune homme, un guide de haute montagne, pensa-t-elle. C’est curieux, l’étang n’est pas si haut en altitude. « Que fait-il là ?», se demanda-t-elle.
– Bonjour, jeune homme, s’entendit-elle presque hurler au jeune homme.
Le jeune homme sursauta et la salua après quelques secondes, le temps de reprendre ses esprits.
– Bonjour Madame ! Quel temps aujourd’hui ! C’est incroyable en plein mois de juillet, n’est-ce-pas ?
– A qui le dites-vous ! Je n’ai pas encore trouvé mon dîner pour ce soir. C’est mon au-pair qui ne va pas être contente d’aller en ville sous cette pluie. Elle a horreur d’être mouillée. Moi, ça m’est égal de ne pas être à l’abri, je suis déjà à l’abri du besoin. Enfin…
Elle s’interrompit en apercevant les feuilles près d’elle bouger. Son dîner enfoui sous les feuilles mortes !
Le jeune homme restait un peu perdu et perplexe face à cette mamie un peu bizarre. Lui était parti dans les bois pour retrouver sa vie et pour assouvir la passion déraisonnée de sa femme. Elle venait d’une ethnie méconnue où l’homme devait, avant de mener sa vie, prendre un café bien serré, sans sucres, sans lait, enfin un café noir, puis marcher sans but dans la forêt et, si possible, retrouver le chemin de sa maison. Il avait fait son chemin avec tristesse parce qu’il avait dû vendre une gravure chère à son cœur pour se payer ce café dégueulasse au troquet du coin…

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