Quatorze

Comme à chaque fois, j’aurais tout fait pour éviter le tintamarre, la bousculade, les rires, les voix qui parlent fort. Tous des barbares, sous prétexte de faire la fête. Ça danse partout autour de moi, j’entends les pétards, je les sens aussi d’ailleurs.
Au loin déjà, on entend le tonnerre. Qu’est-ce que j’aurais été bien chez moi, avec un DVD, un petit « Chantons sous la pluie » de derrière les fagots ! Tant qu’à danser, autant laisser faire les pros et rester au sec. Certes, il y a le feu d’artifices, mais là, c’est compromis, vues les hallebardes qu’on se prend sur la mise en plis. Ça ressemble plus à rien. Les lampions sont en berne, et le bal des pompiers se transforme en exercice de pompage pour bénévole en manque d’action.
Je me suis laissée entrainer par Jeannette, la bonne copine, toujours là,  pour les fous rires comme pour les mauvais coups. On en a fait deux fois quatre cents. Maintenant, c’est sûr, ça se tasse, on est plus des jeunettes.
Je sens que ça va pas le faire et que je ferais mieux de rentrer les dix doigts de pied au fond du lit. Mais Jeannette, elle veut pas rentrer et elle me tire la tronche. J’essaie quand même de me faufiler au milieu de tout ce monde en expliquant à Jeannette que des quatorze, il y en aura d’autres, des bals des pompiers et des pétards en l’air aussi. Et puis, t’as vu de quoi j’ai l’air ? La mise en plis est fichue, le Rimmel se débine. Je me retourne pour continuer et là, je tombe nez à nez avec un dieu du Stade, qui me dit : « Je l’aime ton air ! »

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