Regard d’emplumé

La frénésie des corps de deux montagnes qui se cognent comme pour parler en morse. Une danse tectonique de l’infinie lenteur de ces plaques pour un regard d’oiseau qui, fasciné par ce spectacle deux années durant, en a oublié l’existence de ses ailes.

Ce ballet amoureux, passionné qui élève deux corps, l’un pesant sur l’autre et inversement, hypnotise l’emplumé qui en oublie de vivre. Les saisons passent, la forêt pousse mais il ne voit, il ne ressent plus que la montagne qui monte.

Si bien que le soleil s’en mêle et, chaque jour à 16h16 heure solaire, il ne peut que contempler ce spectacle de passivité d’un oiseau qui regarde deux montagnes s’aimer. Le soleil tourne et les plûmes tombent une à une puis par paquet.

Est-ce une vie, de regarder l’invisible d’une échelle trop disproportionnée?

 

Jeune écriveur de pensées, transmutateur de rêves, jongleur funambulaire de mots (mais plus souvent mordeur de poussière avouons le...). Tout nouveau sous les toits, j'aimerai m'y nicher quelques temps.

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