C’est le Pompon

Pompon était le boulanger du village.

Triste, il gardait les mains dans le pétrin.

Dépité, il ne pouvait s’en extraire.

Comment la reconquérir ?

Il pétrissait, pétrissait, pétrissait pour qu’elle revienne. Il voulut inventer, créer, mais il avait tant de peine !

 

Les ligaments abîmés du malaxage excessif, il quitta sa boutique. Dans le pré d’à-côté il partit musarder. Un pissenlit le séduisit.

Et si…

Et si je créais un nouveau pain ? Le pissenlit colorerait la farine, ses pétales décoreraient sa croûte.

 

Il se mit à l’ouvrage. Avec ardeur broya le pissenlit, l’incorpora à la farine, pétrit encore malgré la douleur. Son chat le regardait d’un œil amusé.

Qu’il est brave ce Pompon ! S’il croit qu’il va gagner le cœur de sa Pomponnette avec une baguette au pissenlit ! Tous les gars du village vont se rire de lui. Ah ça, pour le titre d’idiot du village, il est bien parti !

 

Pompon ne l’écoutait pas. Et même, depuis qu’elle s’était enfuie, il se savait plus que faire. Ne supportant plus les couleurs de son magasin, il décida d’en changer la peinture. La tempête sous un crâne sans paix lui en dicta les nuances.

Les contours beige de la porte cédèrent la place à une bande noire. La caisse enregistreuse fut repeinte en rouge. Et Pompon se teignit les cheveux en bleu.

Il se demandera toujours ce que cachait le départ de Pomponnette.

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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