Je n’oublierai jamais ce voyage

Je n’oublierai jamais ce voyage loin de mon pays et de ma culture.

Je n’oublierai jamais ces 3 nuits à me convaincre que l’avion serait sûr.

Je n’oublierai jamais la peur qui me pétrissait les tripes.

Moi ? Dans les airs ? Jamais !

Et pourtant… J’ai pris la navette, avec ma petite valise.

J’avais dans le miroir vérifié ma tenue ; le tailleur-jupe noir, la chemise blanche. Une touche de maquillage, discrète.

J’avais maintes fois vérifié les horaires de départ de la navette, et d’arrivée à l’aéroport.

J’avais encore contrôlé les heures de décollage, et d’atterrissage, prévu, dans cette petite ville si loin de mon pays.

Je m’étais assurée qu’aucune grève ni manifestation n’allait entraver mon périple.

Courage Eva ! Tiens bon !

Le panneau lumineux du terminal annonça la plate-forme d’envol.

Fébrilement je m’avançai vers l’escalier. Mal à l’aise dans ma jupe, je montai chaque marche.

Je pris dans un coucou hors d’âge. Une voix annonça le décollage imminent.

Je pris une profonde respiration, fis descendre lentement ma salive au fond de ma gorge desséchée par la frousse.

Le voyage me parut durer des heures. J’entendais sous mes pieds les vibrations de l’appareil. Je cherchais des yeux le parachute, au cas où le plancher s’effondrerait. Las ! La compagnie low-cost avait lésiné sur les règles élémentaires de sécurité.

Pour m’apaiser, je pris une brochure qui décrivait mes conditions d’hébergement et le contenu du séjour. 3 jours de séminaire auprès d’une population inconnue.

« Ils sont charmants », avait insisté ma hiérarchie. « Tu verras, tu seras très bien reçue. ».

L’avion atterrit. Je pris uen nouvelle respiration, très profonde. La porte s’ouvrit. Les lueurs d’automne doraient l’asphalte.

Je descendis l’escalier. L’aérodrome semblait vide, désert. Aucun autre avion n’avait atterri ici depuis longtemps.

Fébrilement, ma petite valise à mes côtés, je parcourus le chemin vers la sortie. Ma jupe continuait d’entraver mes pas. Discrètement, je la réajustai.

J’appuyai sur la poignée de la porte qui me conduisait dans le hall de l’aérodrome.

Une pancarte me fit face : « Bienvenue à Rodez ! »

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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