L’angoisse de la rentrée

La fin de l’année annonçait le spectacle de la remise des prix. Cette année, j’étais un jockey, un petit jockey tout de jaune vêtu avec ma casquette et ma cravache. Après le temps des répétitions, il y eu le temps des essayages du costume. J’étais tout intimidé et en même temps un peu triste car je savais que ce serait la dernière fois. A la rentrée, j’allais entrer au cours préparatoire, dans la grande école. Il n’y aurait plus les jeux dans la petite classe, les sorties d’école en rang par deux, où tout au long du chemin, un petit copain ou une petite copine nous quittait pour rentrer dans sa maison. En septembre, je partirai avec mes sœurs, mon frère préférant partir avec ses copains ou même tout seul, il ne voulait pas rester avec les filles. Il me faudrait me glisser dans la nuée des enfants hurlants, tous inconnus. Il me semblait que j’allais devoir me battre pour ne pas me faire bousculer. Les cris emplissaient déjà mes oreilles, la vue des enfants courant dans tous les sens m’étourdissait. Cette cour fermée semblait emprisonner les enfants. J’avais envie de grandir, de pouvoir sortir tout seul, mais je n’étais plus certain de vouloir franchir de cap. Je ressentais déjà la fraîcheur de l’automne, l’humidité qui accompagne la nuit qui tombe, et qui annonçait le début des devoirs.

Ce contenu a été publié dans Atelier Papillon. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire