Le magicien

A la fin, Marc ouvre portes grandes ! Surprise ! Ce numéro exécuté des dizaines de fois d’une manière quasi mécanique à force, remportait toujours autant de succès auprès du public. Pas de lassitude, les yeux brillants et émerveillés des spectateurs lui donnait toujours envie de continuer, de se surpasser. Malgré les risques que comportait son métier, il ne concevait pas sa vie autrement que comme un équilibriste, suspendu au-dessus du vide sur sa corde. Les applaudissements l’enveloppaient, montaient en lui, se répandaient dans son corps comme mille et une vibration, le paraient de gloire et de lumière, le faisaient sentir tellement vivant !

Pas de vie en dehors de la scène, des entraînements. Il vivait tel un ascète, son corps tout entier était tendu vers un seul objectif : la scène. Peu importe la fatigue, les courbatures, peu importe qu’il ait rompu tout lien avec sa famille, ses amis, sa vie d’avant, rien ne pouvait le combler davantage que la vie qu’il s’était choisi.

Quand le rideau se baissait et qu’il se trouvait seul dans le noir, que peu à peu l’adrénaline retombait, il se sentait un peu seul, vulnérable, perdu mais cela ne durait jamais bien longtemps. Il mourrait sur scène, il le savait, un jour la belle mécanique se casserait, et un de ses numéros tournerait mal, son corps aurait été poussé au bout de ses limites. Mais pas tout de suite, pas maintenant, il avait encore tant à donner, son public l’attendait chaque soir, il écrivait sa propre légende, il en était persuadé.

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