Le sable témoignera

Nos pas sur le sable témoigneraient encore le temps d’une marée, de notre passage.

Ils semblaient pour tous inscrits avec force, détermination & précision. Chacun de nous deux imprimait son talon, bien net & les 5 doigts venaient ensuite. L’eau sous-jacente, en se retirant, créait dans le sable des marbrures, plus ou moins ocrées qui, avec le temps, rapidement varieraient à l’infini sous le feu du soleil, le vent & la pluie.

Cependant, tout à notre passion, nous ne prêtions pas attention à cet exercice d’écriture quasi automatique. Seuls nos poids différents disaient qui des deux apportait à cet amour naissant une exigence plus grande. Cela le sable le disait aussi.

Les mouettes & autres goélands verraient ce message muet & en comprendraient le sens silencieux. Les petits poux des plages expulsés brutalement pourraient de même en témoigner.

Cette ponctuation alternée, droite-gauche, déhanchée, brisée, montrait l’équilibre précaire des amours débutantes. Les élans l’un vers l’autre se remarquaient aussi dans des signes sur le sable semblables à des griffures, des cahots ; & le rythme droite-gauche reprenait pour se briser plus loin.

Nous étions en mortes-eaux. Là-bas le flot se brisait en cadences régulières, accompagnant nos souffles mêlés ; mais chacun savait que la vague viendrait, prendrait son temps ; mais viendrait en roulant tout d’abord doucement sur elle-même.

Nos pas accéléraient …

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