Les prénoms

J’ai vu une émission sur les prénoms et leur signification. Le but du reportage était d’expliquer que, quand on s’appelait Romain, on avait plus de chance de réussir son bac que si on avait un prénom américain que nos parents auraient pioché dans les séries de leur adolescence ou un prénom choisi parmi leurs idoles de football.
Un avocat était interviewé parce qu’il s’occupait des cas de changement de prénom. Des enfants devenus adultes qui renient l’héritage et la mémoire de leurs parents parce qu’ils ont un prénom pourri genre « Gibolin ».
Comment trouver un travail avec des prénoms qui rappellent un pot de peinture ? Bon, si on veut travailler dans le bâtiment, ça peut être drôle. Pour les autres, pas pour soi.
C’est vrai que quand on devient adulte, on aimerait garder les bons souvenirs de notre enfance, les goûters BN pris sur la branche d’un arbre au parc du coin. Mais non, on se souvient malheureusement des moqueries de nos pairs sur notre prénom à la con.
A la cantine, on prenait vite son plateau pour aller s’asseoir avec les autres copains avec des noms bizarroïdes. On était la table des « C’est bizarre ton prénom. Ils t’en veulent ou quoi tes parents ? ».
Et là, on se dit qu’on est quand même bien contents de ne pas faire partie des cinq Stéphanie, des cinq Olivier de la classe. Au moins, on a un nom bien à nous, un nom propre. Alléluia !
Ça nous rassure deux secondes, surtout quand à table, on entend « Gibolin, tu me passes le sel ? ». Pff ! Vivement le mois d’août et les vacances. Je dirai aux enfants que je rencontrerai que je m’appelle Romain, ça passe mieux et ça voudra aussi dire que j’aurai mon bac, avec mention. Parce que vous en connaissez, vous, des Gibolin qui ont eu leur bac ?

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