Les treize desserts

Mais où sont passés les treize desserts ? Ils étaient arrivés en ce matin d’hiver mais dans le métro, malgré le message « attention des pickpockets sont susceptibles d’être présents dans la rame », les treize bonheurs avaient été subtilisés. Vite, vite, vite, avant d’arriver à Saint Sulpice, il fallait avertir Saint Placide que les orangettes avaient disparu. Bondissant sur le quai du métro, la horde des voyageurs, engoncés dans leurs manteaux, doudounes et autres parkas, avançaient en se dandinant comme des orangs-outans. Impossible de les dépasser, sans en bousculer un, voire plusieurs. Gare aux poussettes venues se mêler à ce chassé croisé, avançant comme des chars d’assaut, venus enfoncer une barricade érigée par des manifestants. Sautant, esquivant les obstacles, rampant le long des bancs, la course se poursuivait. Mais qui pouvait avoir eu envie de priver les sœurs du couvent des oiseaux de ces quelques friandises, confectionnées par les frères du monastère de Saint Paul des Lumières ? Un amoureux des pains d’épices, un collectionneur de fruits secs, il allait falloir mener une enquête éclair. A la sortie de la station Saint Germain, le porteur de la mauvaise nouvelle, souhaitant réfléchir en marchant, se heurta à l’inspecteur Painsec. Quelle heureuse coïncidence ! L’inspecteur Painsec était réputé pour sa logique, son incorruptibilité. Pas question de l’amadouer avec du miel ou une liqueur de baies sauvages, il saurait se couler dans le milieu de la contrebande des sucreries. Gare à vous, les accrocs des desserts.

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