« Quintessence – Maria »

Le vent soufflait fort, ce soir, sur les grèves et le Corentin Filou, qui n’avait pas pu prendre la mer, avec les mousses, sur son « Quintessence – Maria », était venu aux flots descendants pour trouver quelques beaux coquillages. Il en faisait des objets divers, surprenants, effrayants parfois, qu’il vendait aux Fest-Nooz du canton.
L’écume crémeuse bleutée venait sur ses pieds nus, remontant jusqu’aux chevilles.
Corentin était profondément heureux. Certes il y avait la perte de la pêche du jour ; mais cela était largement compensé par ce plaisir intense ressenti au contact de l’eau, du sable, du vent dans ses cheveux.
A la lumière déclinante du ciel venait répondre la pâle clarté du sable et de l’eau, l’un buvant l’autre et renvoyant des reflets moirés.
Sa quête de coquilles, le plus souvent d’un blanc nacré, larges vulves ouvertes aux flots, dans les quelles les crabes avaient effectué un parfait nettoyage, lui occupait les sens, tandis que son esprit l’emmenait des années en arrière. Là, il était ce gamin marchant difficilement, pensionnaire de l’hospice où il vivait, rapport à son pied-bot.
Dans le vestibule de l’institution de l’Abbé Jouhandeau se trouvait les patères supportant les misérables cirés dont on les affublait pour les mener dehors.
Bien que …

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