Rêves noyés

Cela fait maintenant plus de huit jours qu’il pleut sans arrêt. Je me faisais une fête de venir passer une semaine en Touraine pour visiter châteaux et jardins. Mais voilà aujourd’hui, tout est noyé. Noyés les jardins, les prairies, mes rêves et mes envies. Quel plaisir d’aller se promener et de ramener un kilo de terre sous chaque chaussure ? De la boue partout et pas question de se poser sur un banc, pour se reposer, pique-niquer ou tout simplement deviser. J’avais informé le ban et l’arrière ban de mon arrivée. Je me réjouissais tant de revoir tous ces amis, délaissés depuis ces dernières années. Je nous voyais circulant sur les routes, à la recherche d’une auberge, d’une brocante, au milieu de forêts verdoyantes. Mais là, le vert se fond avec le gris, le brun écrase les perspectives. Pas de chants d’oiseaux, de vaches dans les prés, tous sont calfeutrés, à l’abri, invisibles. Nous déambulons l’oreille basse, sous les capes et parapluies, fuyant de la voiture à une porte cochère, à une entrée de magasin pour échapper aux cataractes qui s’abattent du ciel.
Nos yeux ne scintillent que lorsque nous nous retrouvons autour d’une table et que nous évoquons le passé.

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