Voyage

Je me suis évaporée un soir d’automne. Lorsque l’horizon s’est embrasé, une vague m’a emportée. Je suis restée, flottante dans la nuée. Le souffle de l’air me caressait. Je ballotais entre un courant d’air frais, un courant d’air tiède. Je m’éloignais de la terre, les amarres larguées. Le silence frappait légèrement à mes oreilles, mais je n’en avais cure. Je voulais m’échapper de la foule, des bruits, de l’agitation. Les oiseaux m’ont entourée, me guidant vers le soleil, à la recherche d’un jour sans fin, d’une nuit restant toujours à venir. Le bruit de mon cœur me parvenait, doux battement, malgré une course folle. Il se reposait, apaisé, tranquille. J’avais trouvé la chaleur, la quiétude. Un lointain volcan irradiait l’horizon, force de vie, parfois semblant dormir, mais toujours prêt à bondir. D’éruption en éruption, il gagnait du terrain, envoyant des gerbes de couleurs faites de roches incandescentes, sculptant des formes surprenantes, aux reflets luisants. Destruction et renaissance, toujours la vie reprenait, au hasard d’une fracture, d’une graine apportée par le vent. Le vert de la plante resplendissait sur le gris de la lave, les vagues reprenaient de la force et venaient battre le rivage. La jeune fille en robe blanche, chaussée de fines espadrilles, sentait la lave lui griffer la plante des pieds.

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