Elle avait fini la dernière page.

Elle avait finit la dernière page, jusqu’aux notes de la rédaction, jusqu’au nom de journalistes, elle avait même retourné la revue et en fixait maintenant le dos, son regard turbulent se posant maintenant aux quatre coins de la pièce sans s’arrêter.

Elle sentait l’agitation la saisir, et la colère monter en elle à chaque instant. Elle était révoltée. Mais voulait controler ce sentiment, encore un instant, un court instant, avant de céder finalement aux sentiments confus qui l’animaient.

 

Sa lecture – Christine ne savait pas pourquoi, et en était étonnée – avait heurté profondément toutes ses croyances. C’était banal. Une banale histoire du dimanche, un fait divers. Mais c’était le fait divers de trop, celui qu’on lit au mauvais moment, celui qui résonne longtemps et se répercute partout.

Elle devait se battre. Ce n’était plus une information, c’était sa cause, sa vie. Elle irai. Elle marcherai. Elle escaladerai, elle crierai s’il le fallait. Elle dirait, partout, qu’on ne peut pas se laisser traiter comme ça, que c’est indigne, qu’il faut se révolter. Elle réunirai autour d’elle toutes les combattantes qu’il faudrai, elle les formerai.

Elle serai fustigée, biens ur, mais elle ne cederai pas. Elle resterai digne, fière, royale, et elle se tiendrai la tête haute face aux menaces et aux quolibets. S’il le fallait, elle serai une ombre, pour toujours en guerre, fugitive.

 

 

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