Tiens, un caillou.

Tiens, un caillou. Je me demande pourquoi il est sur la chaise. En plein milieu, comme s’il siégeait là, digne, fier, fort, empiriquement caillou, rouge, en plus. D’un rouge bizarre, comme un gris devenu rouge, comme de la lave en fusion. Comme un caillou, assis là, au soleil sur la terasse d’un café.De ce rouge que la roche acquiert au ralenti, pas à la vitesse où nous, les êtres vivants en chair, nous allons. Non, le rouge grisatre de la sérénité rocheuse.

Je pense que je vais aller m’asseoir autre part. Je ne veux pas le déranger. Imaginez. Et si lui, et tous ses copains gallets, ils étaient vivants, vivants au sens où on l’entend je veux dire. Et si juste, ils vivaient au ralenti. Un ralenti tellement lent qu’il faudrait les observer des mois, des saisons, des années, des siècles avant de percevoir le plus petit mouvement.

Et si les cailloux, c’était des aliens? Ou si les cailloux, c’était des oeufs d’aliens? OU des talkie-walkie d’aliens? S’ils étaient là, jouant leur scénario de petits cailloux abandonnés pour nous mettre la larme à l’oeil, alors qu’en fait, ils complotent par la pensée pour nous détruire? L’information c’est le pouvoir, et franchement, c’est une super couverture le truc du rocher innocent. C’est anodin, un caillou. Ca parait jamais décallé, même quand ça s’infiltre dans nos chaussures. Ca peut vagabonder aux quatre coins de la terre, sans que personne ne s’affole, c’est sûr. Pas de barrière, pas de frontières pour les innoncents cailloux.

Alors voilà, moi, celui-là, je le laisse déjeuner en terasse, au soleil, tranquille, je veux pas d’ennuis avec les martiens tu vois?

 

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