La petite sur pivot

Les mains entremêlées dans le bas du dos, une légère rotation des épaules comme si elle était sur pivot. Elle regarde de ses yeux mouillés, de sa bouille triste, un père désemparé. Désemparé de n’être qu’un bœuf au regard perdu, mais bienveillant, qui ne sait que faire. Se sont deux êtres du même sang, que ne se comprennent pas, mais qui se courent après encore et toujours comme une double hélice d’ADN, comme deux escaliers colimaçons aux entrées opposées.

« Papa est parti voyager »

« ta fille est en colonie de vacances »

Ils ont beau graviter autour du même astre, ils ne se trouvent jamais. Comme si l’Univers le leur refusait et s’acharnait, en tête de mule, à vouloir les séparer pour que s’accomplissent, au futur, certains de ses projets.

Elle pleure le jour, la nuit et lui a peur. Une peur panique de retrouver sa môme grandie au bras d’un inconnu qu’elle connaitra mieux que lui. Au bras d’un énervant qui l’appellera « vieille branche »…

— « Reste petite, ma toute petite, et raccourcit tes pieds pour laisser à ton père, une chance de se rattraper. »

 

Jeune écriveur de pensées, transmutateur de rêves, jongleur funambulaire de mots (mais plus souvent mordeur de poussière avouons le...). Tout nouveau sous les toits, j'aimerai m'y nicher quelques temps.

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