Le chemin de terre

Madame et Monsieur Dupari s’étaient installés à la campagne, après mai 68. Retour à la terre. Adieu le stress, la rentabilité du travail urbain, les harcèlements! L’homme n’est-il pas fait pour vivre en communion avec la nature?

Après de longues recherches, le couple était tombé amoureux d’un petit hameau aperçu  de loin, situé au coeur du Périgord. Pour y accéder un chemin de terre de cinq kilomètres. « Merveilleux! dit-elle quand elle eut connaissance de ce sentier, je ferai tous les matins, une bonne marche pour me rendre au village le plus proche. » En tout hâte, ils achetèrent à l’agence, pour une bouchée de pain, une ferme ancienne abandonnée. Inutile d’en faire le tour, elle correspondait à leur désir. Un coup de foudre.

Lors de leur première visite au hameau, Madame et Monsieur Dupari laissèrent leur véhicule, au début du chemin inaccessible en voiture. Après trente minutes de marche, elle ôta ses chaussures de ville à talons et continua pieds nus sur le sol caillouteux. Le couple découvrit, enfin, sa nouvelle propriété entourée d’un grand jardin. Au fond de celui-ci était construite  une bergerie inoccupée depuis des années.

C’était un jour de printemps ensoleillé. Le parfum subtil des premières glycines embaumait l’air. Le sol était jonché de pétales roses de cerisier. Le couple enivré par ce renouveau de la nature se donna la main, geste oublié depuis longtemps…

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