Assis sur un banc

Il attend depuis tout à l’heure. Il attend depuis des jours. Il attend depuis des mois. Il est assis là sur un banc et il attend. Les pigeons lui ont tournoyé autour mais ils se sont vite aperçus qu’il n’avait même pas une miette de pain caché dans ses mains. Alors ils se sont envolés. Tant mieux parce qu’il n’aime pas les pigeons. Ça l’aurait embêté d’attendre avec les pigeons. Ça fait du bruit, ça roucoule, c’est sale les pigeons. Et lui, il a bien nettoyé son banc avant de s’asseoir.
Toutes les quatre heures, il serre sa tête entre ses mains pour faire un petit somme de 10-15 minutes. Quand il se réveille, il se redresse, défroisse le haut de son pantalon en lissant ses cuisses, reboutonne sa chemise un peu plus haut et réajuste sa veste. Il passe la main dans les cheveux pour se recoiffer. Il jette un coup d’œil* sur son reflet dans la vitrine de la boutique à côté du banc. Il se trouve séduisant dans cette vitrine d’aquarium.
Il commence à avoir mal aux fesses sur ce banc où il attend. Il aurait dû penser à apporter un coussin ou un quelconque ustensile pour soulager sa longue assis et lui éviter toute gêne dans son attente. Il lève les yeux au ciel et compte les nuages. Si c’est un nombre pair, elle sera sienne, si c’est un nombre impair, il attendra un autre nuage pour que ça fasse pair. Elle est si jolie qu’il est prêt à compter les nuages à l’infini.

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