La maison

Au crépuscule de l’été il décida de retourner dans sa propriété en montagne noire dans le Tarn. La guerre était passée par là et il ne savait pas à quoi s’attendre. Il redoutait ce moment, ce moment où il retrouverait  sa maison dans dieu sait quel état, sa maison qui avait vécu tant de beaux moments de splendeur. Il était un artiste inquiet, il vivait peu de son art mais surtout de la petite fortune héritée de sa mère, sa mère qui lui avait aussi légué cette maison.  Cette maison qui avait abrité les vacances de son enfance, entourée de sa grand mère et de ses cousins. Sa grand mère tenait cette maison d’une main de maître avec un couple d’espagnols. La femme tenait la maison et faisait la cuisine. L’homme faisait le chauffeur, s’occupait du jardin et servait à table quand il y avait du monde.

Même si l’ambiance dans cette demeure  avait toujours été assez austère, la grand mère avait une grande bienveillance au fond d’elle même, aussi avait-il vécu de beaux moments dans cette maison.

Ses cousins, une bonne n’avaient pas survécu au combat, celui qui était revenu vivant ne s’en remettait pas et était rentrée dans une forme de folie.

Lui avait eu de la chance, sa constitution fragile et surtout son asthme l’avait empêché de partir au combat.

Comment retourner dans cette maison plein de souvenirs , avec le fantôme des cousins morts « au champs d’honneur » comme on disait.

Il se décida enfin  y aller, avec Nestor son fidèle domestique.

Les gardiens de la maison n’avaient pas voulu restés, ils étaient retourné en catasptrophe en Espagne.

Il n’avait plus personne ou presque, sa mère avait succombé avant la guerre à une attaque d’apoplexie. Il ne lui restait que Nestor, qui était presque comme un grand frère pour lui, et cette maison laissée à l’abandon. Il s’en voulait de l’avoir laissée comme ça mais la guerre l’avait empêché de se déplacer normalement et l’avait anéanti, presque paralysé.

Il avait la secrète espérance que rien n’aurait bougé, mais il le savait c’était impossible avec cette guerre. La débâcle.

A suivre

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