Au bout de mes rêves ?

J’entre dans la chambre. Le lit est devant la lucarne. Au fond un lavabo. Près du lit, une table de chevet, petite. Comme la chambre, comme le lit, comme la fenêtre. Les souvenirs affluent. C’était il y a si longtemps, la dernière fois où je suis venue. J’étais encore une enfant. Je m’approche de la lucarne, regarde dehors. L’horizon est dégagé, le paysage immense. C’est ce que j’aimais. Je disais toujours à ma grand-mère : « j’aime cette chambre parce qu’on voit loin ». Je n’ai pas changé sur ce point. J’aime toujours « lorsqu’on voit loin » quand je suis quelque part. Le rêve de l’immensité, de la découverte de contrées nouvelles. L’envie d’inconnu, de nouveau, de voir si là-bas, c’est comme ici. Atteindre cet horizon inatteignable. Dans mon souvenir il y avait un haras à côté de chez ma grand-mère et je rêvais aussi de traverser la campagne sur un cheval qui serait mien. Qui serait mon confident et qui m’emmènerait vers ces pays lointains que j’imaginais connaître et où tout serait différent. Et à chaque voyage, je serais étonnée, des cultures et manières de vivre autres. Des langues que je ne comprendrais pas. Des couleurs de peaux et de vêtements qui me surprendraient. Apprendre des autres et repatir plus riche. Partager ce qui nous sépare. C’est fou ce qu’une lucarne peut faire remonter à la mémoire. Mes rêves d’enfant sont là, présents. Ils m’encerclent et m’interrogent. Es-tu allée loin, voir loin, au-delà de ce qu’est ta vie actuelle ? As-tu réalisé tes rêves d’enfant ?

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