Ballons

Assise au pied de la montagne, je regarde les ballons qui s’envolent au-dessus de celle-ci tels des oiseaux qui partent migrer vers des contrées plus chaudes. Il y en a de toutes les couleurs. Ils montent un à un dans le ciel dégagé où le sommet de la montangne paraît très net et distinct. On pourrait apercevoir des animaux s’il y en avait. Le jour avait été bien choisi pour la fête de la montgolfière. Tout le monde était venu, le regard dans la même direction, ébloui par la beauté de ces couleurs. J’ai reconnu le ballon de Christophe aux couleurs de l’arc-en-ciel. J’ai eu l’impression qu’il brillait encore davantage que les autres. Il l’avait bichonné. S’était entraîné toute l’année pour le contrôler au mieux. Le mois dernier j’avais même fait une sortie avec lui. Moi qui ai le vertige j’ai adoré l’impression ressentie au moment où le ballon s’élève et après plusieurs mètres, le silence dans la cabine. Seuls quelques bruissements nous accompagnaient et j’ai compris pourquoi il aime tellement partir comme cà. Un sentiment de liberté m’envahit. La pureté de l’air lorsqu’on s’élève et les sujets en-bas réduits à la taille de jouets. Il m’en avait si bien parlé, Christophe, que je m’étais laissée tenter. Je n’ai pas regretté malgré ma peur avant le décollage. La sensation est douce, la montée progressive. Voilà, ça y est, ils sont tous dans le ciel, les enfants tapent des mains, les enfants devenus grands ont les yeux qui brillent. C’est l’évènement de la saison, encore mieux qu’un feu d’artifice. Il réunit tout le monde. Alors qu’aucun nuage n’assombrit le ciel, je repense tout à coup à la phrase que citait souvent ma grand-mère « ne jamais sortir avec un chapeau en sucre un jour de pluie » sinon tu deviens sirop. Ca n’a rien à voir avec les ballons mais cette phrase m’a toujours fait rire et elle me vient souvent à l’esprit.

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