Début de journée

« Qu’est-ce qu’il fait, qu’est-ce qu’il a, qui c’est celui là, complètement toqué ce mec là, complètement gaga,… ». La radio diffuse en sourdine cette chanson, déjà entendue les jours précédents. France Inter en grève, je suis en panne. Je n’ai plus mes repères. De la musique, encore de la musique, j’ai besoin de mots, de phrases, de dialogues. Je n’ai plus qu’une ressource, la télécommande. « Toi, Nathanael le solitaire, qui est ta genouillère ? » Ah bah, il avait bien raison Vassiliu. Il est complètement givré celui-là. Pas de souci, je vais maîtriser l’information du jour avec ça. Infos sport, ça ou rien, c’est pareil. Je n’ai plus qu’à me lancer dans le marathon de l’obscurantisme. Je regarde les nuages qui défilent devant la fenêtre. Autour de mon arbre, mon seul arbre à portée de vue, un pigeon et une pie se livrent bataille, pour le nid que Dame pie avait commencé à tresser. Mon regard désolé se pose sur le rebord de la fenêtre où jamais une fleur ne viendra éclore. Mon rêve de contempler plantes et fleurs en prenant mon petit déjeuner ne se réalisera pas. Trop de soleil, trop de vents, trop de volatiles amateurs de sucre et de feuilles tendres. Au moins, Nathanael, il a de quoi rafistoler sa membrure ! Moi, je cherche encore comment faire décoller ma journée. Pas un petit signe, une petite lueur pour me donner envie de bouger, de démarrer ma journée sur une note de gaité, d’optimisme. L’ennui semble vouloir tracer la route de mon présent.

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