Escale à Rocamadour

Pour les vacances de Noël, l’Ours de Berlin, le Lion de Venise et la Louve de Rome avaient prévus de se rendre à Naples. Le chemin était long et fastidieux. La Louve leur serinait constamment que tous les chemins mènent à Rome. L’Ours et le Lion lui répondaient un tantinet énervés : « On va à Naples, pas à Rome. Tu sais au niveau de la semelle de la botte ! »
Le Lion prenait le relais et disait : « Il faut suivre la route aux briques d’or. On y arrivera plus vite. »
L’Ours n’en pouvait plus. Il s’imaginait déjà à Naples avec vue sur Capri, où tout n’est pas fini et sur l’Etna, où c’était peut-être le cas.
En chemin, ils s’arrêtèrent à Rocamadour. Ils pensaient s’y reposer un peu et reprendre des forces. Les villageois leur avaient suggéré d’aller au pôle-emploi pour trouver leur bonheur.
–          Mais on ne veut pas un emploi, on veut juste se reposer.
–          Oui, oui, c’est bien là-bas. Ils vous trouveront peut-être un train express pour Naples, on ne sait jamais.
L’escale à Rocamadour valait le détour, c’est sûr. Au pôle-emploi, ils avaient fait la connaissance d’un magicien qui leur concocta une potion magique pour un voyage oubliable parce qu’instantané. Il fallait d’abord tronçonner un roseau sans le briser, trouver une odalisque perdue en Normandie (un peu plus dur à trouver). Alors l’Ours, le Lion et la Louve l’avaient imaginée, assise au pied du volcan où tout était fini. Là où elle n’était plus l’esclave de personne, là où la mafia ne l’exécuterait pas. Elle avait un secret et comme l’omerta gangrénait la ville de Naples, elle avait été épargnée. Elle portait des chaussures rouges pailletés, elle cogna trois fois ses talons et se retrouva à Rocamadour…

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