Fidèle à toi-même

Mon cher Pablo,
Tu es rentré au pays, loin de moi, près des tiens. Tu es parti à pied pour te laver le cerveau. Après avoir grimpé sur toutes les filles de Paris, ton infidélité t’a pesé et t’a encombré.
Toutes ces filles ne te faisaient plus rêver, surtout quand elles se sont mises à te courir après, à te vouloir rien que pour elles, à comprendre qu’elles n’étaient pas uniques dans ton cœur.
Tu n’aimes pas voir les filles pleurer. Tu n’aimes pas non plus leur faire du mal. C’est pour ça que tu as préféré partir et arrêter d’arpenter les rues parisiennes.
Comme je comprends ta déception, Pablo. Tu étais venu à Paris pour accomplir ton rêve et réussir ta vie. Tu étais parti de chez toi, tu leur avais dit « C’est mieux là-bas ». Tu avais pris ton courage à deux mains et tu avais marché jour et nuit, dans le froid, sous la pluie pour arriver sous le soleil de Paris.
Et puis, tu n’as plus rien compris à ta vie. Tu t’es servi d’une fille puis d’une autre et tu as oublié qui tu étais, pourquoi tu étais là, loin de chez toi.
Alors, oui, Pablo, je comprends que tu ne veuilles pas de cette vie-là, que tu veuilles retourner chez toi, trouver ton chemin, ta voie, la femme que tu sauras aimer.
Tout le monde veut réussir sa vie mais, dis-moi franchement, Pablo, qu’est-ce que ça veut dire réussir sa vie ? Qu’est-ce que ça veut dire la rater ? Il faut que tu ouvres les yeux, Pablo. A Paris ou là-bas chez toi, c’est pareil. Tu seras toujours le même, tu ne peux pas échapper à toi-même. Crois-moi, accepte et assume l’homme que tu es. Je sais que tu es un homme courageux avant tout. Alors cesse de fuir, cesse de courir tous les jupons de Paris et de Navarre. Tu sais au fond de toi vers qui tu dois aller. Tu connais celle qui fait chavirer ton cœur et que tu aimes profondément. N’aie pas peur de tes sentiments, n’aie pas peur d’elle. Cesse de calculer tes gestes et tes mots.
Aie confiance en l’homme bien qui est en toi. Va et pars aujourd’hui. Va voir les tiens et embrasse-les pour moi. Va et reviens vite près de moi. Elle t’attendra mais reviens vite.
Ton ami
Picasso

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