La Pierre de Lune

Elle faisait sa fière sans une tune. Lui, au contraire, s’exprimait avec modestie et était plein aux as. Pierrot tenait un cabaret à Montmartre, La Pierre de Lune. Il avait vu défiler des chanteuses à la voix cassée et des divas en mal de reconnaissance. Il les avait connues quand elles étaient belles, pleines de talent et avec une voix en or. Certaines avaient réussi à percer dans le milieu du show-biz. D’autres avaient sombré dans l’alcool, la drogue et autres ravageries.
Il s’était fait du fric quand elles passaient à la télé, quand elles se déhanchaient devant les caméras. Il appliquait la méthode du business anglo-saxon.
Quand il croise le regard de Colombine, ce n’est plus la même chose pour lui. La vérité, c’est qu’il vieillit et qu’il voudrait construire une famille. Il est déjà en haut de l’échelle sociale.
Sa rencontre avec Colombine a eu lieu à la station Abbesses, c’est étrange pour quelqu’un qui veut toujours s’élever.
Elle, elle est fière, elle est belle, elle a un nom de scène qui va bien avec le nom du cabaret. Elle s’habille en noir et blanc, elle a le regard doux et triste à la fois. Elle berce quand elle chante. Elle rêve et fait rêver. Et lui, il aime ça.

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