La veille du départ

La veille du départ. Paul erre dans les rayons du supermarché, tirant nonchalamment le caddie à la roue coincée. Il verticalise dans son caddie trois pack d’eau minérale puis y ajoute, un peu plus loin, conserves, paquets de sucre, lampe torche et six piles alcalines. Il marmonne de belles phrases sur la mer et la liberté et se demande comment cette traversée de la Manche tournera. Il se rappelle les conseils de son oncle et se met à la recherche de quoi coudre, colmater, cirer, ciseler et caler. Le temps file et Paul se souvient qu’il a rendez-vous à 18 heures avec Arnaud pour discuter du plan de navigation et régler les dernières formalités du départ. Il se met alors à cavaler, les deux pieds sur le caddie, à fond les ballons, tout excité de cette vision prochaine de vieux marins et de cormorans. « La poésie de l’eau salée », avait-il lu dans son bouquin de chevet. Se calmer, voilà ce que lui apporterait la mer, pensait-il.

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