Leur cadeau

Un jour de janvier, juste après Noël, je me suis enfin décidée à ouvrir mes paquets. Je ne voulais pas de cadeaux, je l’avais bien dit à tout le monde. Je voulais juste qu’on passe de bons moments dans la joie et la bonne humeur. Je leur avais fait jurer de ne pas faire de cadeaux. Alors j’ai un peu boudé quand j’ai vu les paquets.
Ils n’ont vraiment rien compris.
J’avais beau leur avoir expliqué qu’offrir des cadeaux, c’était, pour moi, une façon de se cacher, de se défausser. Ils ont cherché des cadeaux, ils se sont pris la tête pour trouver LE cadeau qui me ferait plaisir. Justement, c’est là le drame. Je ne veux pas leur inspirer de prises de tête, de coups de sang parce qu’ils sont pris dans la foule, qu’ils font la queue pendant des heures dans les magasins pour m’acheter un truc que je ne veux probablement pas.
Ils n’ont vraiment rien compris.
Je les voulais juste avec moi, autour d’une table, qu’on se regarde vraiment dans les yeux, qu’on se parle du fond de notre cœur, qu’on se tienne les mains, qu’on se montre simplement la façon dont on s’aime. Pas besoin de jouer la comédie.
Alors, à Noël, je n’ai pas ouvert mes paquets. Aujourd’hui, je veux bien jouer le jeu parce que j’ai compris qu’ils auraient toujours un peu de mal à exprimer leurs émotions. On ne sait jamais, ça pourrait les rendre vulnérables…
Hier, on perdait trop de temps à se cacher derrière des carapaces, des sourires de façade, une attitude qui semblait joviale. Aujourd’hui, l’année commence. Je veux arrêter de faire semblant, je ne veux pas devenir un grand stratège comme ces grands joueurs d’échecs. Parce que, demain, mes échecs seront derrière moi et je ne les laisserai pas me rattraper.
Demain, seule ou à deux, seule ou en famille, à deux ou en famille, ma vie se construira sur des bases solides, sur des valeurs fortes et sincères. Ma vie commence aujourd’hui.
Un changement s’impose. Il faut refermer les portes du passé, sortir de ce mouroir. J’ai la vie devant moi, la lumière en moi pour traverser les océans et escalader des montagnes. Combien de fois j’ai douté ? Combien de fois je n’ai plus cru en moi ? Tout ça, je n’en veux plus, je me suis métamorphosée.
Finalement, mes paquets, je ne les ai pas ouverts, je n’ai pas déchiré le papier traditionnel de Noël. Leur cadeau a été d’être là pour moi et de m’aimer moi, juste comme ça. Leurs paquets, quoiqu’ils contiennent, ne me convaincra jamais de la vraie nature de leurs sentiments.
Je les aime comme ça.

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