Madeleine

Elle est allongée sur un lit sans âge. Elle n’est pas là. Sa peau est aussi blanche et lisse qu’un calisson. Je la regarde avec tendresse et aimerais savoir lui raconter une histoire comme celles qu’elle nous contait quand nous étions gamins, la couette remontée jusqu’au menton. Elle me prend la main et me demande d’aller faire du thé au jasmin. Quand j’apparais à nouveau dans la chambre, elle est assise, fébrile mais l’oeil encore gourmand. Je lui raconte notre dernier voyage au Botswana où, le dernier jour, nous surprîmes une femelle léopard. La nuit commencait à tomber. Au pied de l’arbre, un red lechwe né de la veille. Attelage improbable. Nous étions témoins d’un scène peu ordinaire où la femelle léopard veillait sur cette jeune antilope comme sur sa propre progéniture. Elle m’arrête soudain, les yeux embués, et me demande de m’asseoir auprès d’elle. Elle passe sa main autour de mon cou et niche sa tête au creux de mon épaule. Je suis là pour elle.

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