Sur les Ondes

« Madame, Mademoiselle, Monsieur, Bonjour ! » Le jingle éveille en moi un plaisir intense. La voix chaude sur les ondes propulse une vibration qui se diffuse dans tout mon être.

Les portes du monde s’ouvrent, l’actualité me nourrit. Les chroniques s’enchaînent. Je reconnais chaque timbre, apprécie les nuances de ton.

Ces voix m’accompagnent, lancent ma journée. Elles me berceront, puis me borderont avant de dormir.

Chronique Arts. Eva, dis-moi quelle toile a pris place dans ton cœur ? J’écoute, je note. Sur la station cousine, Laurent est plus critique. Son dada, c’est le cinéma. Il se fait incisif, tranchant parfois. J’attends avec gourmandise le dimanche où Jérôme et ses acolytes vont s’envoyer sur la gueule.

« Dans ton cœur ? Non mais arrête, Paulette ! Tu ne connais rien à Woody Allen ! Ne me dis pas que tu as aimé cette daube !!! »

Jérôme masque un fou rire que les ondes propagent. Quand même.

Je change de station ; tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. A les entendre, même un navet devient chef d’oeuvre.

Je tourne le bouton, recherche d’autres sons. Une voix morne, un propos lancinant. Des crépitements d’émission d’outre-tombe. « Ci-gît la fin de la culture… ». Un bruit de pendule. Tic… tac… tic… tac… Quelle heure est-il ? Est-ce une fiction radiophonique ?

Une vois plus claire intervient. « Chers auditeurs, nous veons d’écouter un extrait de l’émission radiodiffusée en mars 1964 (…) ». Je mets mes oreilles en mode off, pour ne pas mourir d’ennui. Je cherche du rythme. Radio Classique, France Musique… je passe. Je veux des mots, des histoires de vie, des récits d’aventures.

« Ci-gît la sœur de ma tante de mon demi-frère, que j’ai pas connu… » Histoire sans fin. J’en écouterai la suite demain.

C'est un peu par hasard que j'ai découvert le plaisir d'imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j'ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l'enchantement. Merci à tous.

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