Temps suspendu

Sur la chaise longue, au soleil, je paresse dans mes rêves. J’ai enfilé cette tunique bleue que j’aime beaucoup car elle est ample et confortable. Elle peut paraître modeste, à première vue, cette tunique mais c’est avec elle que je préfère me la couler douce. Les images défilent sous mes yeux telles des nuages. Mon esprit vagabonde, ne se fixe sur rien. L’enchaînement des idées dans ce cas est étonnant. Le sens que l’on peut en extraire laisse coi. Parfois, j’ouvre les yeux et ils se posent sur le massif de fleurs près de moi ou plus loin, près des arbres au fond du jardin. Quelques abeilles butinent les fleurs. Tout est comme au ralenti surtout mon esprit qui, un peu comme l’abeille navigue, tout doux. De sujet en sujet sans y penser. L’après-midi file tranquillement. Je perds la notion du temps. La place du soleil dans le ciel et la lumière plus douce qu’il diffuse m’indique que la fin de l’après-midi approche. Mais je n’ai toujours pas envie de bouger. J’ai plaisir à ce temps suspendu, posé là entre des activités très concrètes. Je n’ai aucune hâte à retrouver ma cheminée en marbre à Paris, l’agitation et l’urgence de la vie citadine me paraîssent encore loin. Pourtant, demain, je repars. Je sais que le temps ne sera plus le même. Que l’empressement sera de mise. Que je ne saurais plus arrêter ce temps pour rêver ou ne rien faire, sans culpabilité. Que je ne saurais plus comme l’abeille, naviguer, tout doux.

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