Le message

Il neige aujourd’hui. Ça sentait la neige depuis quelques jours déjà. L’air chatouillait mon nez. Ma gorge devenait râpeuse et ma voix rocailleuse. C’était à cause de la neige qui s’annonçait ou peut-être à cause des cris que nous avions lancé à perte de vue, à perte d’haleine en haut de la grande roue. Ça sentait la neige à Pigalle. Ça donnait le tournis place de la Concorde. Tout ça a réveillé et chamboulé nos sens. On ne savait pas s’il fallait monter ou descendre l’escalier pour être mieux, pour rentrer chez soi.
En haut, il y avait un petit panneau qui disait « je vous aime ». Ce n’était pas moi, ce n’était pas toi qui disions ces mots là. C’était un petit panneau posé là avec une bouteille de vin. Un message pour toi et moi. Il était posé en haut de l’escalier, ce petit panneau.
Tu ne le vois pas, tu regardes dans le vide en tendant l’oreille. Tu n’abandonnes pas tous tes sens. Loin de là. Tu as entendu le vent dans un coquillage, tu as cru y entendre un message. Alors tu tends encore l’oreille pour le comprendre. Il y a un indice sur le petit panneau en haut de l’escalier mais tu ne veux pas croire que le message t’envoie ces trois mots là.
Tu entends le vent, des sons, de la musique. Ce n’est pas le chant des sirènes puisqu’il neige. Il neige aujourd’hui. La neige est blanche, intacte. Il fait froid mais le ciel est bleu. Donnons-nous la main pour monter l’escalier et ne pas glisser.

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