A l’ombre de l’arbre

Au fond du jardin, il y avait cet arbre majestueux. Il évoluait avec les saisons. Parfois à nu, parfois habillé, mais toujours présent. A 8 ans, Luc aimait grimpé jusqu’au sommet pour essayer d’atteindre le toit du monde. Enfin, c’est ce que son esprit d’enfant croyait. Embarqué dans son aventure vers le ciel sur cet arbre planté 70 ans plus tôt par son ancêtre. Luc se souvenait de ce temps d’insouciance où il pouvait passer des heures près de cet arbre à réinventer le monde, son monde. Le jardin devenait une forêt et lui Robin des Bois. Ou encore une mer peuplée de pirates qu’il devait combattre à bord de son navire que symbolisait l’arbre. Luc s’approcha doucement pour caresser l’écorce. Sous ses doigts, il rencontra des écritures et en se penchant, il reconnut la gravure. L + A = <3. A 16 ans, il avait gravé l’arbre avec Amélie, son premier amour. Amour qui avait passé bien vite mais qui avait maintenant le goût de la candeur des premiers émois. Aujourd’hui, à 30 ans, il aimerait bien retrouvé cela. Une main se posa sur son épaule et il sourit. Non en fait, il était heureux de ce qu’il avait. L’amour posé de l’âge adulte. Cet âge où il était revenu dans ce village un peu perdu. Il avait hérité de la maison de famille et avait décidé de s’y installer. C’est alors qu’il avait retrouvé Amélie, la fille de l’arbre. Il s’étaient aperçus à un dîner avec des amis d’enfance. Chacun à un bout de la table. Et ils s’étaient racontés leur vie. Amélie passa ses doigts sur l’écorce à son tour et sourit à Luc. Les cloches de l’église sonnèrent midi. Luc se souvint alors de ces dimanches passés à la messe avec sa famille. Messe qu’il n’écoutait que rarement en rêvant du repas qui suivrait. Amélie le ramena au présent vers la maison, où tout la famille était rassembler pour les 85 ans de la grand-mère. Il s’arrêta sur le pas de la porte et lui dit qu’il serai là dans une minute. Il jeta une dernier coup d’oeil sur cet arbre. Majestueux qui brave tout. il avait tout vu et tout partagé avec cette famille. Et il en verrait encore beaucoup d’autres.

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