Le long de la baie

Nous marchions sur le sable et nos pas s’effaçaient peu à peu. Nous ne parlions pas, chacun perdu dans ses pensées. Il y avait le vent froid de novembre, il y avait les mouettes qui volaient très haut au-dessus de nous. Il y avait notre connaissance intime de cette baie que nous aimions tant, que nous avions tant de fois foulée. Cette baie dans laquelle nous nous étions tellement baignés. Nous allions nager au large et c’était toujours très saisissant de se savoir si petit dans l’immensité, posé à la surface de l’eau, avec en dessous de nous ce vide vertigineux dont on ne voyait pas le fond tant il devenait sombre.
Nous allions bientôt arriver à la grande plage. C’était certain, nous allions nous concerter : passer par la pinède ou par la plage ? Nous visions le bout de la baie, les deux chemins seraient possibles. Ensuite nous nous arrêterions sûrement sur les rochers rouges pour regarder de loin le village.
Parfois, le beau temps nous permettait de prendre le sentier qui grimpait sur la presqu’île. En le suivant à travers le maquis, nous finissions par arriver de l’autre côté. Il n’y avait alors plus de village, plus de maisons, juste une crique et, en face, le grand large. J’aimais ce côté-ci, au-delà de la baie. Le côté des dauphins, du soleil du soir, des vagues plus puissantes. Le retour se ferait à l’ombre, au pas de charge, pour être rentrés avant la nuit.

Ce contenu a été publié dans Atelier Buissonnier. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire