Saisir le hasard

Tout le monde considérait que ce qu’elle faisait était une fuite en avant. Qu’elle essayait de se noyer dans quelque chose pour oublier sa peine. Et c’est vrai que cela pouvait y ressembler, mais ce n’était pas le cas. C’était plutôt l’envi de saisir le hasard pour réaliser un rêve. L’occasion qui provoque l’action. Elle avait perdu son emploi, puis son amour, puis son logement. Alors, elle avait eu une année compliquée, et oui, elle avait pleuré et maudit. Qui ne l’aurait pas fait ? Néanmoins, sa dernière décision ne venait pas d’une volonté de fuir la réalité. Non, elle venait plutôt d’une réalisation fulgurante. Cette réalisation qui nous frappe quand il n’y a plus rien à espérer. Quand il n’y a plus de larmes à pleurer. Elle s’était alors demandée : Et maintenant ? C’est vrai à cet instant que fait-on ? Elle avait vraiment pris le temps de répondre à cette question, tout en gardant à l’esprit ce qu’elle avait compris après sa dernière crise de larme dans les confins de sa couette : Ce n ‘est pas la vie que je voulais. Mais que voulait-elle ? Elle voulait réaliser ses rêves de gamine, et maintenant elle le pouvait. Elle avait toujours voulu se sentir utile, aider les autres à s’oublier. Alors non, elle ne fuyait pas, elle courait après ses rêves, après sa vie. A la veille de son départ, elle laissa sa famille et ses amis essayer de la convaincre une dernière fois de ne pas partir. Elle savait qu’ils ne comprenait pas. Et elle ne voulait pas forcément qu’ils comprennent, juste qu’ils acceptent. Oui, pour son départ c’est ce qu’elle aurait voulu. Pas tous ces cadeaux censés lui rappeler sa vie d’avant, censé faire qu’elle ne les oublie pas. Non, le seule chose qu’elle voulait était leur acceptation. Elle ne l’avait pas eu, mais cela n’avait pas d’important face à la possibilité de réaliser son rêve. Rien n’en avait face à cela. Alors, elle leur avait dit merci en souriant. Elle savait pourquoi elle faisait ce changement de vie. Elle savait qu’elle était prête. Et plsu que tout, elle savait que sa place était là-bas. A l’autre bout de la Terre, dans cet endroit où elle avait laissé un morceau de son être. Elle savait aussi qu’elle pouvait être déçue. Cette nouvelle vie ne serait surement pas ce qu’elle imaginait, ni ce dont elle se souvenait de son ancien séjour. Pourtant, il fallait qu’elle le fasse. Parce que même si elle revenait dans un mois; elle devait se confronter à ce rêve, à cette envie de partir. Sinon, rien ne serait jamais de taille face à cela. Alors, elle regarda une dernière fois ce qu’il restait de sa vie parisienne. Ces quelques objets qu’elle laissait derrière elle. Ces personnes qu’elle aimait mais qu’elle devait quitter. Et elle partit

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