Je me souviens

 

 

Aujourd’hui Florence a apporté un pot de colle. Nous l’avons ouvert pour le sentir. La mémoire olfactive a fait son oeuvre. Combien de pots de colle durant toute ma scolarité ?Cette odeur si particulière qui ressemble un peu à celle de l’amande. J’adorais cette odeur. Et encore maintenant. Les souvenirs des odeurs, des bruits, des goûts, des belles choses vues. Je me souviens de ces moments liés à l’enfance. Des petits beurre du goûter que je mangeais toujours de la même façon, en commençant par les coins. Je me souviens des marroniers dans la cour de l’école, les marrons très luisants, l’odeur des feuilles. Les heures assise dans la classe à écouter sagement, avec intérêt, l’instituteur ou à s’ennuyer et laisser divaguer son esprit en regardant par la fenêtre. Je me souviens des cartes accrochées au mur, l’odeur de la craie, le bruit de celle-ci sur le tableau. Les doigts violets d’encre. Cette couleur si particulière de l’encre. Je me souviens des jeux dans la cour, à la récré. Les filles d’un côté, les garçons de l’autre. Jouer à la marelle, à l’élastique. Se raconter des secrets. Jouer au « Palais Royal », choisir un garçon comme mari pour « de faux », rougir. Je me souviens aussi des mois d’août chez mes grands-parents, à la campagne. Les fruits et légumes du jardin, les noisettes chez la voisine qui nous régalaient.

Le rouge, l’enfance, le sucre sur fond d’actualité. Choc des époques. Hier et maintenant. Les souvenirs, les sens mais aussi la réflexion, l’introspection, sur soi, soi tout seul, soi face à son environnement. Ce que l’on fait de son enfance, ce que l’on en garde, ce qui nous construit, ce qui nous émeut, ce que l’on rejette. Quel est le lien avec le monde dans lequel on évolue ?

Bleu profond, la mer. Marron le fond du canal. Rose thé. Façade du mur. Mur de la vie. Noir de l’ombre.

Invitation au voyage. Chaleur du désert. Le félin nous observe, il ne sait pas s’il doit avoir peur. Le café l’endroit, le café la boisson.

Je t’offre une cabane mon amour, une cabane au milieu des arbres. La terre est noire mais nous vivrons ensemble. Ensemble dans la cabane perchée au-dessus du monde pour mieux l’observer.

Chaleur de la mer, les pieds dans l’eau. Amour impossible, tu ne me regardes pas. Moi je te vois, tu t’éloignes.

Le mouvement de la terre, des corps, de la vie. Qu’attrapons-nous à nous agiter ainsi ? L’amour, la danse, le rêve et la gaité.

Partie visible et invisible de nos âmes. Qu’est-ce qui fait le lien entre les deux ? Entre la lumière et l’obscurité ? La vie.

Mon enfance a fait le tour et est revenue entre mes mains. Ce voyage en arrière m’apprend beaucoup de choses sur mon présent. Je me souviens, tu te souviens, il se souvient… Ne pas se laisser envahir par les souvenirs, tracer sa route, marquer sa vie. Petits plaisirs, petits bonheurs, grands moments.

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