Anna est partie. Ne me cherche pas, a-t-elle laissé, en lettres rouge-baiser, sur la glace de la salle de bains.
Jo, hagard, promène sa tristesse en bandoulière. Il se dirige vers le port. Qui sait si un pêcheur l’y aura aperçue ?
Pedro, le vieux loup de mer au visage buriné et à la barbe de sel prédit :
– Sur le pont, la lune sourit. Ça va te porter chance.
Jo s’apprête à la remercier lorsque le vieillard pose un index sur ses lèvres. Chut !
Accompagné d’espoir, le jeune homme retourne chez lui.
Le lendemain sous la porte, une ligne de lumière éclaire la chambre. Il se retourne dans le lit, étend le bras en quête d’Anna. Elle n’est pas là.
Jo sort, et il pleut. Ses larmes et la pluie se mélangent.
Il aurait garder Anna sous son aile. Peut-être trop près. Peut-être trop fort.
Il retourne sur le port, déambule jusqu’au pont. Le vieux Pedro a fui, lui aussi.
C’est un peu par hasard que j’ai découvert le plaisir d’imaginer des histoires. D-Ecrire des vies. Et j’ai trouvé avec Cécile et Philippe, et tous les participants, de quoi cultiver l’enchantement. Merci à tous.