Le Viking

Le gaillard venait de me dépasser. Une carrure de viking, mais sans nattes, une foulée ample, un thorax en V. L’orgueil me fit emboîter son pas. Les trois cents premières mètres, une formalité. Les deux cents suivants, un début de point de côté. Je m’accrochais désespérément. Ne pas céder, pas maintenant ! Je tentais péniblement de réguler ma respiration. J’étais en sur-régime. Il fila, tel un prince sur ressort tandis que j’expectorais bruyamment. Voilà six mois que je m’entraînais sans relâche et je n’étais pas en capacité de prendre un train en marche. Je sentis derrière mois une respiration gênée… Un senior en parfait état de marche ! De ceux qui vous fument sur les chemins de randonnée, dans un mouvement agaçant de parfait balancier de leur bâtons, et que vous retrouvez pimpants le soir venu à la table d’hôte. Le monde courait trop vite, je décidai de faire une pause !

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