Main de velours dans un gant de fer

Pas besoin de prendre des gants, lui avait-on dit. Prendre des gants, pour quoi faire ? La boxe, il en avait fait plus jeune. Et, à part cogner, il avait aussi appris à esquiver. Pas besoin donc de prendre des gants ni de jeter l’éponge. Pas besoin non plus de s’appesantir sur le sujet. Autre reste de boxe : une fois que l’adversaire est KO, on passe à autre chose. Un combat après l’autre. Défaite après défaite puis, enfin, un jour, victoire après défaites.
Pas besoin de prendre des gants. Il a toujours dit haut et fort ce qu’il pensait, ce qui lui plaisait, ce qu’il détestait. Il s’était aventuré aux quatre coins de la Terre pour observer et comprendre les gens, leurs cultures, leurs habitudes, leurs vies. Il en avait conclu des choses sur lesquelles il n’était plus nécessaire de s’appesantir.
Aujourd’hui, à force de ne plus prendre de gants, il se disait qu’il serait temps de prendre le taureau par les cornes et le train en marche. Ça lui était arrivé trop de fois de rester sur le quai et de voir le train de la vie partir sans lui.
Il a délaissé le ring pour le tatami mais sur le sable, sur le béton, sur les pavés, il n’était pas encore bien stable. N’importe qui, n’importe quoi, même le vent, aurait pu le mettre KO. Il en avait bien conscience. Défaite après défaite, il était temps pour lui de se battre pour une victoire sur la vie.

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