Méditation

Assise en tailleur sur l’herbe humide, elle médite. Elle inspire, elle expire, elle respire. Elle s’inspire, elle s’exprime, elle aspire à quoi, elle ne sait pas vraiment. Elle tente de vivre dans l’ici et maintenant, c’est comme ça qu’on médite lui a-t-on dit.
Petit à petit, son dos est droit, ses épaules se redressent. Elle médite les yeux ouverts ou les yeux fermés, elle alterne, selon son ressenti du moment. Les yeux fermés, elle entend mieux le chant des oiseaux, le battement des ailes des papillons, le bourdonnement des insectes volants environnant. Les yeux ouverts, elle observe sans scruter intensément. Elle voit les enfants jouer dans le sable, des plus grands courir à travers les allées. Aujourd’hui, tout particulièrement, quelque chose a changé. Un groupe de copines est venu s’asseoir non loin d’elle. Elles ont fait une ronde et se sont assises. Pas de nappe à carreaux, pas d’assiettes en carton, ni de couverts en plastique. Elles ont sorti chacune un livre de leur sac. Elles lisent. En silence. En communion. Elles ne lisent pas le même livre. C’est curieux.
Elle referme les yeux. Elle inspire. Elle expire. Elle sent l’herbe mouillée, le vent dans ses cheveux, elle salive à l’odeur de pain au chocolat qui vole vers elle.
Elle ouvre les yeux par gourmandise, jette un œil rapide sur l’objet du délice. Elle ira à la boulangerie juste après.
Elle revoit le groupe de copines, silencieuses et rêveuses, chacune son livre sur ses genoux. Elle ferme les yeux. Elle inspire. Elle s’inspire. Elle entend les histoires qu’elles lisent. Elle expire. Elle s’exprime. Elle entend les pleurs et les rires de ces récits. Elle entend les peurs et les joies de ces quelques lignes sur des pages reliées.
Elle ouvre les yeux. Elle inspire. Elle expire. Elle aspire à se faire du bien. Elle s’aide en faisant ce qui lui fait du bien.

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